LES ALDUDES - La société de Pierre Oteiza, spécialisée dans les salaisons, poursuit sa croissance en se tournant vers l'exportation, dont l'Asie. En attendant l'AOC.

AQUITAINS DE L'ANNEE - Organisé par « Sud Ouest » et la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, en partenariat avec Kedge BS, le prix distingue des entreprises performantes dans les cinq départements de l'Aquitaine. (1)

On ne présente plus Pierre Oteiza. Natif des Aldudes,cet éleveur entrepreneur a compris dès les années 1990 que le porc basque et sa traduction charcutière avaient un avenir.Avec une dizaine
d'éleveurs, il a organisé la renaissance de cette espèce, en misant sur la qualité des produits et l'atout séduction du Pays basque. Il ne se déplace jamais sans son béret, ni sa besace
garnie de bonnes idées aux quatre coins du globe pour vanterles mérites de son cochon.

Cette ingéniosité, doublée d'une bonne dose de marketing, pèse aujourd'hui un peu plus de 8 millions de chiffres d'affaires, SO éleveurs et une soixantaine d'employés. Un vrai poumon économique dans
cette vallée transfrontalière. Connu et reconnu, l'appétit de Pierre Oteiza n'arrive pourtant pas à satité. L'actualité de sa société est aussi riche que les ingrédients qui
composent ses salaisons. Le jambon sec du Kintoa ne devrait pas tarder à obtenir son label AOC (appellation d'origine controlée).

Le vote doit avoir lieu le 24 novembre prochain, avant une enquête publique et le feu vert du ministère de l'Agriculture. « C'est le fruit de quinze ans d'efforts et de travaux, rappelle Claude Carniel, directeur général de la société. L'AOC va nous aider à recruter de nouveaux éleveurs, et à augmenter nos volumes». Ces derniers ont progressé de 25 % des deux dernières années.

Hongkong, Dubai...

Parallèlement, Pierre Oteiza poursuit son développement à l'exportation. Avec Catherine, son épouse, ils entament la semaine prochaine une tournée en Asie et au Moyen-Orient pour y promouvoir leurs produits. Hongkong, Dubai etle Japon font partie du programme des visites «Nous sommes sur certains marchés depuis 4 ou 5 ans,ajoute Claude Carniel. Depuis un an, nous démarrons sur Taiwan. Les premiers résultats sont prometteurs ».

Le Japon représente aujourd'hui 15 % de ses résultats à l'export. Cap ensuite sur la Chine, marché plus compliqué à conquérir. « Ce sera long, maîs nous sommes dans le bon wagon », précise le directeur général. Avant de viser le marché mexicain. « On a eu une visite d'inspection cet été, on espère que les portes de ce pays nous seront ouvertes prochainement. Tout comme l'Australie ».

Les projets ne manquent pas dans la vallée, et Pierre Oteiza doit prévoir d'étendre ses surfaces d'élevage « On fait de la qualité avec 20 porcs élevés par hectare, nos exploitations ne sont pas extensibles dans la vallée. Il faut en produire ailleurs », explique-t-iL. Sare et Ainhoa accueillentles premiers parcs. «Avec l'AOC, on devrait pouvoir délimiter un espace Pays basque pour pouvoir élever le porc basque dans un plus large territoire », espère
Pierre Oteiza.

P. S.

(1) Mardi 24 novembre se tiendra a An glet la remise des prix au cours de laquelle deux chefs d entreprise des Pyrénées Atlantiques parmi huit nommés seront elus Aquitains de lannee 2015