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< Retour aux actualitésLe porc basque Kintoa se pare de sa future AOC
Le secret était bien gardé depuis quèlques jours ! Ils et elles en sont fiers ! Des éleveurs aux transformateurs, ils sont venus nombreux pour l'annonce de cette nouvelle par le président de la filière Michel Oçafrain : l'INAO a validé le cahier des charges. La route des Aldudes vers la Commission européenne est ouverte. Le porc basque une vie grandeur nature pour l'excellence.
Le Comité national de l'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) a validé le cahier des charges du porc basque Kintoa ! La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans les fermes, chez les éleveurs et les transformateurs de porc basque Kintoa.
Un travail collectif, un cahier des charges, un nom le "Kintoa" et "Jambon de Kintoa"
« Cette étape est déterminante, d'autant plus qu'elle a remporté un suffrage unanime » souligne le président de la filière Kintoa porc basque, Michel Oçafrain. « Toutes les conditions étaient réunies pour aller vers cette AOC, pour laquelle tous les adhérents de la filière ont oeuvre de l'éleveur au transformateur, en passant par nos partenaires et tous les métiers de bouche... »
La prochaine étape concerne le démarrage d'ici la fin de l'année de l'enquête publique, dans le cadre de la RNO (Procédure nationale d'opposition) de deux mois, avec à l'horizon été 2016, la publication des cahiers des charges AOC Kintoa et AOC Jambon du Kintoa dans le Journal officiel après signature par le ministre de l'Agriculture, puis la validation de la Commission européenne pour l'appellation AOC Kintoa fin 2016. Pour l'heure, les parcours d'engraissement sont en cours d'identification avec les éleveurs et un agent de l'INAO. Le respect du cahier des charges sera assuré par CERTISUD dès 2016.
Une histoire née au Salon de l'Agriculture dans les années 80
La filière Kintoa est née d'une histoire peu banale, les retrouvailles de la race porc basque en plein Salon de l'Agriculture à Paris par Pierre Oteiza des Aldudes ! C'était à la fin des années 80. Durant 10 années, des passionnés ont travaillé sur la réimplantation de cette race locale basque, avec un objectif précis : la qualité ! Il a fallu convaincre d'autres paysans pour élever ces porcs et commencer le long et minutieux processus du cahier des charges. Des règles qui s'appliquent encore aujourd'hui, qui évoluent pour aller toujours vers l'excellence, et offrir aux consommateurs une viande, de la charcuterie et un jambon aux saveurs de son terroir.
Dans les années 90, une vingtaine d'éleveurs se regroupent pour fédérer tous les acteurs de la filière. L'idée de prétendre à une AOC a fait son chemin, un premier dossier est déposé à
INAO. Une longue procédure de reconnaissance se met en place, sans pour autant déjouer la détermination des éleveurs et transformateurs. La filière continue de se développer, de se structurer, de créer des outils comme chez Oteiza, ou encore le séchoir des Aldudes, l'installation de producteurs transformateurs fermiers...
En 30 ans, la race porc basque Kintoa a trouvé sa place sur son territoire, en Pays de Quint. Aujourd'hui, les élevages sont étendus sur tout le Pays basque, 231 communes incluant les cantons limitrophes du Beam et des Landes au Sud de l'Adour. « Faire vivre cles producteurs autour tfu Kintoa est notre raison de persévérer. Aujourd'hui on compte 80 adhérents, 100 salariés directs à l'intérieur du Pays Basque, 58 producteurs, 17 fermiers transformateurs et trois transformateurs aux Aldudes Oteiza et Belaun, à Bayonne Aubard, et prochainement à Sage Sage Tristan et
Marian » précise le président.
Des tables de Banka à Paris, Tokyo...
Côté production, ce sont 2600 porcs qui ont été transformés en 2015, et la filière en annonce près de 3000 en 2016. Les débouchés sont internationaux de Banka au Japon, Canada, Europe, et de nouvelles destinations se profilent dès les agréments accordés comme vers les Etats-Unis, la Chine, l'Australie ou le Mexique pour répondre à la demande.
Pour les paysans locaux, l'élevage du porc basque Kintoa est aussi un complément de revenu de leurs fermes par une diversification de la production extensive, dans le respect de l'environnement, sur un territoire cohérent en matière de climat et de paysage, entre prairies et forêts. « Un lien direct est assuré vers le consommateur par les marchés, les petits commerces et les restaurants locaux :
une agriculture telle que nous la concevons aujourd'hui, qui attire des jeunes ».
Les contraintes des cahiers des charges ont aussi un résultat positif pour l'ensemble de la filière qui aujourd'hui souligne : « Ce sont des atouts face aux dérives de l'industrie agro-alimentaire, et cela renforce la confiance du consommateur. Une performance qui est liée à leur engagement d'une démarche collective pour gagner ensemble. En améliorant le produit et une production sans aide de la PAC, on peut parler de l'avenir... Car demain l'AOC Kintoa ou d'autres, seront ce que nous léguerons au territoire et aux générations Mures, dans un développement raisonné. Tout le monde amène sa pierre à l'édifice, et rejoindre la filière pour écrire le deuxième chapitre de l'AOC Kintoa porc basque ».
Des projets pour l'avenir
A Sare, le Parc Suhalmendi a trouvé son rythme de croisière ludique et pédagogique aux portes de la côte basque. Ce projet agrotouristique porte par l'Agglo, a permis l'installation d'un jeune agriculteur « hors cadre familial ». La Filière Kintoa annonce que d'autres projets sont en cours... Des Aldudes à la côte, le Porc basque Kintoa a rendez-vous avec l'avenir, d'un développement en phase avec l'environnement, le maintien des petites exploitations et d'une agriculture raisonnée.